Histoire d’une forêt façonnée par l’homme



Dès la préhistoire, les ressources en bois du Morvan (essentiellement chênes et hêtres) sont fortement mises à contribution (chauffage, cuisson de la céramique, travail du fer, construction, cloisonnements). Avec le déclin de l’empire gallo-romain, le Morvan se dépeuple et se reboise. Puis au XIVe siècle, des clairières agricoles avec hameaux s’ouvrent de nouveau dans la forêt. A partir du XVIe siècle, les forêts sont intensivement exploitées en taillis pour fournir Paris en bois de chauffage, appauvrissant les peuplements de hêtre et les sols. Le bois est alors transporté du Morvan à Paris par flottage.
Les quantités de bois fournies augmentent jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, pour assurer, vers 1800, les ¾ de la consommation parisienne. Le flottage est progressivement abandonné avec l’arrivée du charbon. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le Morvan connaît un important essor démographique et une amélioration des conditions de vie : la population défriche alors la forêt au profit de l’agriculture, qui est en expansion, et de l’élevage. Depuis, le Morvan se dépeuple et la surface forestière progresse, passant ainsi de 30% au début du XIXe siècle à 48% actuellement, la surface restante étant principalement des prairies pour l’élevage. Dès 1950, les plantations résineuses monospécifiques s’installent largement (épicéa et douglas), sous l’impulsion des aides au reboisement grâce au Fonds Forestier National, dans un contexte de déprise agricole, d’exode rural massif et de peuplements forestiers surexploités dans le passé.
Sources : d’après http://www.parcdumorvan.org et http://www.vaux-yonne.com/article.php3?id_article=261