Le Rhin, une ressource transfrontalière



Le Rhin n’est pas le plus long fleuve du monde, ni même d’Europe. Avec une longueur de 1 320 kilomètres de ses sources dans le massif alpin suisse (canton des Grisons) à son embouchure en mer du Nord, aux Pays Bas, il arrive loin après le Danube et ses 2 857 km, ou encore les géants Amazone (6 400 km) ou Nil (6 671 km). Pourtant, comme eux, il exerce une fascination sur les hommes qui lui ont attribué, depuis fort longtemps, fonctions et représentations.
Aujourd’hui, pour ne parler ici que de quelques fonctions que les hommes lui assignent, le Rhin sert, par exemple, de voie de communication importante pour l’Europe de l’Ouest (300 millions de tonnes/an environ) : arrosant six pays d’Europe occidentale (la Suisse, l’Autriche, le Liechtenstein, l’Allemagne, la France et les Pays Bas), il est navigable sur un peu plus de 880 kilomètres de Bâle à la mer du Nord.
Il sert également de frontière entre États ou, ce qui est tout aussi important aujourd’hui, entre États membres de l’Union européenne et non membres (la Suisse, le Liechtenstein). Ses eaux peuvent être captées pour être traitées et rendues potables. Il est également directement utilisé par l’industrie ou encore pour produire de l’énergie électrique ou refroidir les centrales nucléaires.
Son bassin hydrographique couvre au bas mot 250 000 km2 et représente un espace de vie pour plus de 50 millions d’habitants. De la Suisse à Rotterdam, il structure véritablement ce vaste espace très divers pour lequel il représente une sorte de colonne vertébrale.
Source : extrait de Nicolas BEAUPRÉ Le Rhin, une géohistoire, Documentation Photographique, n°8044, 2005.