Les cours du pétrole au plus haut



Les cours du pétrole ont progressé mardi 10 août pour la huitième journée consécutive, frôlant la barre des 45 dollars le baril (36,67 euros). Le brut léger américain pour livraison en septembre a gagné 15 cents à 44,99 dollars, un niveau sans précédent.
L'Irak a décidé, lundi, d'interrompre sa production pétrolière dans le sud en raison de menaces de sabotage par des miliciens chiites. Les champs de pétrole du sud de l'Irak fournissent environ 1,9 million de barils par jour au terminal de Bassora. Les exportations pourraient toutefois reprendre mercredi a annoncé mardi un responsable de la compagnie South Oil. Par ailleurs, l'oléoduc allant des champs pétroliers du nord de l'Irak (Kirkouk) à Ceyhan en Turquie, demeure inutilisé à cause de nombreux sabotages.
Les cours de l'or noir ont gagné plus de 30 % cette année, stimulés par une demande sans équivalent depuis vingt ans, du fait notamment de la reprise aux Etats-Unis et du boom économique en Chine. Or les pays producteurs ont peu de capacités supplémentaires. Les pays de l'OPEP pompent déjà quelque 30 millions de barils par jour, un niveau sans précédent depuis 1979.
Les livraisons de la Russie risquent, elles, de baisser avec la crise que traverse Ioukos, la première compagnie pétrolière russe, condamnée à rembourser des milliards de dollars d'arriérés fiscaux.
Dans ce contexte, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), organisation intergouvernementale de coordination des politiques énergétiques qui réunit 26 pays industrialisés, multiplie les consultations sur une possible utilisation des réserves stratégiques pour atténuer les tensions sur les cours.
Source : Le Monde, 10 août 2004