L’impact des différents polluants sur le monde vivant



Les conséquences d’une marée noire sont différentes selon la nature du fuel répandu. En effet, si le fuel est volatile, soluble ou dense, sa toxicité, sa concentration et son éparpillement seront différents. Plus le fuel est léger, plus il contient des composés volatiles toxiques successibles d’être inhalés, qui provoqueront une irritation des muqueuses lors de leur passage dans les voies respiratoires. Résultat : pneumonie et hémorragies pulmonaires.
Les premiers touchés sont les oiseaux marins, viennent ensuite les baleines, les dauphins, les phoques. Lorsque le fuel reste en surface, les conséquences ne sont pas moindres pour les oiseaux.
Ils enduisent leur plumage d’une sécrétion graisseuse afin de le rendre étanche, ce qui permet une bonne flottabilité donc un déplacement aisé sur l’eau, mais le contact avec les hydrocarbures réduit cette flottabilité, provoquant la mort par noyade.
Le plumage graissé est également un excellent isolant thermique. La conservation de la température corporelle est primordiale : en cas d’hypothermie, l’énergie disponible pour le vol devient insuffisante. Or le contact direct du plumage avec les produits pétroliers modifie ce pouvoir isolant... Les gouttelettes de fuel dispersées provoquent l’obstruction des branchies chez les poissons et crustacés, et engluent les systèmes de filtration des animaux se nourrissant de particules en suspension (baleine). Le plancton étant en suspension dans l’eau, il ne peut éviter les zones contaminées et est par conséquent particulièrement vulnérable aux déversements pétroliers. Étant donné qu’il constitue le producteur primaire des océans, son altération se répercutera sur les réseaux trophiques.
Suite à une ingestion directe ou indirecte (par consommation de proies polluées), les produits pétroliers peuvent provoquer vomissements, anorexie, diarrhées, mais aussi des atteintes à la reproduction : diminution du nombre d’œufs pondus, diminution de l’éclosion des larves, désorientation donc difficultés pour rejoindre les zones de ponte et d’accouplement, malformations congénitales... On estime, avec prudence, que le naufrage de l’Erika a entraîné la mort de 100 000 à 300 000 oiseaux, celui du Prestige de 65 000 à 130 000. Pour les autres groupes d’êtres vivants il est très difficile voire impossible de faire un bilan chiffré réaliste.
Sources : d’après http://www.ornithomedia.com et http://www.futura-sciences.com/