Le Japon dépense sans compter pour se protéger



Menacé par un mégaséisme «inévitable», l'archipel construit des digues et mise sur la prévention. […] depuis longtemps, le Japon dépense sans compter pour mieux prévenir les tsunamis.
Premier rempart : les digues. Après 1945, et au fil des années 60 et 70, Tokyo a ordonné aux régions, priées de sacrifier l'esthétique des bords de mer, de bétonner leurs côtes. Résultat : l'archipel compte 9 000 kilomètres de digues et d'aménagements anti-tsunami. Est-ce assez ? Non. D'après une mission, fin 2003, du ministère nippon de l'Aménagement du territoire, «les digues ne sont pas assez hautes.» Pire, au moins 15 % d'entre elles ne résisteraient pas à un séisme ! L'étude conclut à l'urgence de les renforcer. Mais reconnaît qu'«un siècle de travaux n'en viendrait pas à bout.» C'est pourquoi la prévention reste le meilleur rempart. Dans l'idéal, elle tient en trois points : information ultrarapide, automaticité de l'alerte et évacuation urgente des populations.
En cas de tsunami, l'alerte est délivrée par l'Agence météorologique nippone (JMA), qui a habilement subdivisé le territoire nippon en dix-huit blocs gérés par six centres régionaux et reliés aux municipalités et secours (police, pompiers, hôpitaux, voire armée). Pour informer leur population, les municipalités, villes et villages isolés, sont toutes équipées de sirènes et de haut-parleurs. Radios et télévisions bouleversent leurs programmes. En première ligne, la NHK, radio et chaîne nationale de télévision, réagit à la seconde. Elle informe aussitôt la population et diffuse les instructions à suivre. Chaque 1er septembre, la Journée de Prévention des Catastrophes permet à la population et aux sauveteurs de faire des exercices de répétition générale. […]
Source : Michel TEMMAN, Libération, mardi 28 décembre 2004