Le réchauffement n’engloutira pas les îles Tuvalu, mais...



Tuvalu n’est pas véritablement menacé d’engloutissement. En fait, la montée des eaux n’est qu’un aspect du problème.


Les simulations prévoient que le niveau des océans s’élèvera de 9 à 88 centimètres au cours du XXIe siècle, et qu’il continuera à monter dans les siècles à venir. Une élévation de 30 centimètres suffirait à provoquer un recul du littoral de 29 mètres en moyenne. Logiquement, les surfaces exploitables se réduiront par l'élévation du niveau de la mer. L’augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’eau, conséquence de l’augmentation de sa concentration dans l’atmosphère, ralentira la formation des récifs de corail qui forment la barrière vivante protégeant la côte. Par ailleurs, l’élévation des températures détruira nombre d’espèces coralliennes, ce qui laissera le littoral encore plus vulnérable qu’auparavant. Mais ceci n'est pas si dramatique à court terme : certaines autres manifestations du changement climatique constituent à court terme des menaces plus sérieuses, comme la sécheresse et l’augmentation de la fréquence et de la puissance des tempêtes et a fortiori les ouragans. Aux conséquences directes et destructrices, il faut ajouter la salinisation que provoquent ces inondations plus fréquentes d'eaux salées. Ceci a des conséquences sur les réserves d'eau douce, sur l’érosion des côtes et sur les terres cultivables que le sel stérilise petit à petit, les rendant de moins en moins productives. Pour compenser l’absence de production locale, les Tuvaluens importent riz, pommes de terre et racines de tapioca. Le manque de vitamines et de diversité nutritionnelle risque à terme de poser d’importants problèmes sanitaires. L’eau des réservoirs, qui alimentent 100 % des habitations, provient de la pluie, et doit être bouillie pour être potable : une consommation d’énergie qui représente 14 % de l’électricité produite à Tuvalu. Ainsi, le gouvernement tuvaluan a pris à contre cœur la décision d'évacuer le pays. Pour ce faire, il s'est tourné vers son grand voisin australien en lui demandant d'accorder à ses 11 000 habitants le statut de réfugiés écologiques et de les recevoir sur son territoire. Suite à son refus, la Nouvelle Zélande a fait savoir qu'elle était prête à les accueillir. L'évacuation devrait donc commencer cette année et s'étaler sur une assez longue durée. Certains habitants ont émis le désir de rester malgré tout sur leur territoire jusqu'à leurs derniers jours, là où ils ont leurs racines, peu leur importe la difficulté de survivre. D’ailleurs, M. Laupepa, assistant du ministre de l’environnement, est très critique envers les États-unis qui refusent l’accord qui permettrait de s’attaquer au problème du changement climatique, le protocole de Kyoto. (…) « En refusant de ratifier le protocole, les États-Unis privent les générations futures des Tuvalu de la liberté fondamentale de vivre où leurs ancêtres ont vécu des milliers d’années. ».
Source : d’après le journal de l'Institut de Géographie de l'Université de Lausanne - http://www.unil.ch/irregulier;
Réseau Action Climat France - http://www.rac-f.org/article.php3?id_article=544;
BBC News online - http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/1581457.stm
et le site internet de l’association ALOFA Tuvalu - http://www.alofatuvalu.tv