Pourquoi les navires rejettent-ils leurs déchets en mer ?



Les résidus sont stockés à bord des navires dans une citerne à déchets spécifique qui doit être régulièrement vidée à cause de sa capacité limitée. En Méditerranée, les rejets d’hydrocarbures sont strictement interdits. En théorie, les navires ont l’obligation de décharger leurs résidus dans des installations de réception prévues dans les ports. Dès son arrivée, le capitaine du bateau doit traiter avec une société agréée qui fixe la procédure de collecte et les conditions financières. Dans la pratique peu de déchets sont déchargés à terre et ceci pour des raisons évidentes. Le coût
Les coûts de déchargement des sludges sont extrêmement variables et très élevés : 200 €/m3. De plus, le déchargement des sludges ne se fait pas simultanément aux autres opérations techniques du navire quand il est à quai. Il faut donc prolonger le temps d’immobilisation du navire ce qui en augmente le coût d’exploitation. Il est évident qu’en l’absence de contrôles, le cumul de ces coûts incite les capitaines de navires à rejeter leurs déchets en mer. Le manque cruel d’installations dans les autorités portuaires méditerranéennes
Les informations concernant les installations de réception des déchets des ports sont inexistantes ou indisponibles ; les installations varient considérablement selon les pays, les régions, et le degré d’activité du port, selon qu’il est suffisant pour maintenir un degré d’activité du secteur privé ; la plupart des pays méditerranéens ont opté pour l’option zéro infrastructure. L’absence de sanctions significatives
En cas de dégazage, la probabilité d'être pris en flagrant délit et que les preuves de la culpabilité soient établies sont à l'heure actuelle extrêmement faibles. La création de la Zone de Protection Écologique en Méditerranée souhaitée par la France pourrait apporter une solution à condition que les autorités en charge de la gestion, de la surveillance et du contrôle de la dite zone soient dotés de véritables moyens techniques et financiers.
Source : d’après le rapport WWF 2003 sur la pollution marine par hydrocarbures et les dégazages sauvages en Méditerranée