Historique du paludisme des Hautes Terres Centrales



Les Hautes Terres Centrales (HTC) de Madagascar constituent une vaste région montagneuse (entre 900 et 1700 m d’altitude) au centre de l’île, soumise à une forte pluviosité (entre 1 200 et 1 500 mm/an) ; une saison chaude et pluvieuse y alterne avec une longue saison sèche et fraîche. Sur les 120 000 km² de cette zone, 9 000 km² sont occupés par des rizières. Au 17e siècle, les voyageurs européens décrivaient le contraste existant sur l’île de Madagascar entre les régions côtières humides touchées par les fièvres palustres et les zones montagneuses des HTC, indemnes de fièvres.
La première grande épidémie de paludisme dans la région d’Antananarivo (Tananarive) apparut en 1878, suite au développement de l’irrigation et de la culture du riz dans cette région, et se répandit rapidement à travers toutes les HTC.
Une deuxième épidémie eut lieu en 1895 et pendant une cinquantaine d’années le paludisme persista malgré diverses mesures de contrôle.
En 1949 fut lancé un vaste programme d’éradication basé sur des pulvérisations de DDT dans les habitations et des traitements prophylactiques à la chloroquine pour les enfants ; le succès fut au rendez-vous et le paludisme disparut en 1962 des HTC... à tel point que les pulvérisations cessèrent !
Mais en 1987 une nouvelle épidémie de paludisme dévasta les HTC (40 000 morts sur l’ensemble de l’île) ; de nouvelles opérations intensives de pulvérisation ramenèrent la situation sous contrôle vers 1993.
Aujourd’hui, le paludisme des HTC (entre 1 000 et 1 500 m d’altitude) est saisonnier : quasiment absent pendant l’hiver austral (juillet à novembre), il sévit faiblement le reste de l’année.