Un nouveau traitement prometteur



Malgré la progression de la résistance aux médicaments antipaludéens classiques, les perspectives de traitement du paludisme laissent des raisons d’espérer car il existe des thérapies efficaces. Les meilleurs traitements actuels sont les CTA (ou ACT, pour Combinaison Thérapeutique à base d’artémisinine), des combinaisons de médicaments comportant un dérivé d’artémisinine et un antipaludéen classique (SP ou autre). Une étude menée récemment au Sénégal sur 1 136 enfants âgés de 2 à 59 mois, montre qu’au bout de 13 semaines de suivi, seulement 39 accès palustres ont été recensés chez les enfants traités par CTA, contre 222 chez les enfants traités par un placebo, soit une réduction de 86 %.
Ces CTA présentent plusieurs avantages indéniables :
- elles divisent le taux de parasites dans le sang de 10 000 en 2 jours (alors qu’un traitement classique à base de quinine ne le divise que de 1 000 pendant le même laps de temps) ;
- elles réduisent les symptômes rapidement, sans effets secondaires notables, ni toxicité ;
- la durée des traitements est ramené à 3 jours (au lieu de 7 jours pour un traitement classique) ;
- les CTA réduisent la transmission du paludisme par les moustiques, en diminuant sensiblement le taux de gamétocytes réabsorbés par les moustiques lors de la piqûre d’une personne infectée (2 % de gamétocytes chez les malades contre 74 % avec un traitement classique) ;
- la combinaison de 2 molécules actives contre le parasite limite très fortement le risque d’apparition d’une résistance aux CTA. Par contre leur coût plus élevé (aujourd’hui 10 fois plus cher que les traitements classiques) reste un frein à la généralisation rapide de leur utilisation.