Les diverses conséquences de El Niño



El Niño est un phénomène naturel de réchauffement anormal de l’océan Pacifique au niveau des tropiques, qui revient tous les 5 ans environ. Les énormes quantités d’eau qui s’évaporent du Pacifique surchauffé, au large du Pérou, déclenchent des pluies anormalement intenses et des inondations catastrophiques dans les pays de la côte Pacifique d’Amérique du sud, alors qu’inversement, de graves sécheresses sévissent en Indonésie et en Australie. Dans les régions montagneuses, la transmission du paludisme, normalement limitée par le froid, est plus forte lors d’un épisode de réchauffement climatique lié à El Niño, en particulier en automne et en hiver. [...] Le risque d’épidémie de paludisme dans les régions montagneuse du Panjab a augmenté de 5 fois pendant chaque épisode El Niño pendant les périodes 1868 et 1943. [...] L’épisode El Niño de 1997-1998 a été associé à des précipitations intenses et des inondations dans le nord-est du Kenya, une région normalement trop sèche pour permettre la transmission du paludisme. De janvier à mai 1998, une épidémie majeure de paludisme à Plasmodium falciparum a touché ces populations sans immunité. C’était la première apparition d’épidémie depuis 1952, associée à un manque de nourriture, une reconnaissance tardive de l’épidémie, l’apparition concomitante de fièvres de la vallée du Rift et une grève des infirmiers ! [...] Dans les régions où le climat est très humide, une sécheresse peut transformer les rivières en filets d’eau jouant le rôle de réservoir d’élevage de moustiques ; le risque d’épidémie est alors élevé dans ces régions. Par exemple, le sud-ouest du Sri Lanka, qui subit normalement 2 moussons annuelles, a vu son taux de cas de paludisme multiplié par 4 pendant les épisodes El Niño de 1870 et 1940. Source : d’après El Niño et santé humaine, dossier OMS 2000, www.who.int