Un moustique OGM contre le paludisme ?



Des chercheurs américains et allemands ont modifiés génétiquement des moustiques Anophèles de manière à interférer dans le cycle du Plasmodium, le parasite responsable du paludisme. Au cours de son cycle, celui-ci se développe dans l’intestin du moustique avant de s’en échapper en traversant la paroi intestinale pour migrer vers les glandes salivaires, d’où il sera injecté à l’homme lors d’une piqûre ultérieure. Les scientifiques ont modifié un gène de l’anophèle afin de lui faire produire une nouvelle protéine qui recouvre sa paroi intestinale en la rendant imperméable au passage des Plasmodium. Les moustiques, quant à eux, ne semblent aucunement gênés par cette modification. Plusieurs essais menés sur des souris ont montré que la capacité des anophèles à propager le paludisme a été très fortement réduite. Ultérieurement, les chercheurs pensent relâcher dans la nature ces moustiques OGM, afin qu’à terme ils remplacent progressivement les populations de moustiques autochtones. Mais des études complémentaires ont montré qu’une fois relâchés dans la nature, les moustiques génétiquement modifiés ont rapidement disparu au profit des moustiques autochtones... Et des voix s’élèvent dans le monde scientifique pour critiquer les financements conséquents que ces projets aussi modernes que médiatiques attirent, au détriment d’autres recherches plus obscures ou sur le terrain. Source : d’après un article paru dans Futura Sciences, 29 mai 2002.