La diminution du paludisme dans les villes d’Afrique



Une conséquence positive de l’urbanisation en Afrique sub-saharienne est la diminution de la transmission du paludisme, avec un taux moyen d’inoculation* de 7,1 en ville contre 45,8 en zone périurbaine et 167,7 en zone rurale.
L’urbanisation fait disparaître la plupart des habitats des larves : le béton remplace les marais. Autre motif : la pollution des eaux de surface est défavorable aux anophèles. Cependant des variations importantes existent entre les villes et entre les quartiers en fonction de la situation géographique et du niveau de richesse.
Des facteurs humains expliquent aussi cette régression comme l’utilisation d’insecticides, de moustiquaires ou tout simplement la présence de portes aux habitations. La plus grande proximité des structures de soins et des anti-paludiques permet aussi un meilleur traitement du paludisme. Mais la réduction de la transmission empêche l'instauration d'une « prémunition », phénomène par lequel les individus acquièrent une immunité protectrice face au paludisme. On observe donc en ville une augmentation des formes graves du paludisme. Cette situation est assez inquiétante, en raison des déplacements en zone rurale et dans les quartiers périphériques de l'agglomération. Ordinairement, les gîtes larvaires urbains sont peu nombreux et facilement localisables ce qui devrait permettre de mieux les contrôler. Cependant l’éradication complète ne semble pas à l’ordre du jour : l’adaptation des anophèles à des habitats urbains, le développement de l’agriculture urbaine qui recrée des habitats larvaires compliquent leur contrôle. *Taux d’inoculation : c’est une mesure de la transmission du paludisme depuis les moustiques vers l’homme. Il est exprimé en nombre de piqûres d’anophèles infectées par homme et par unité de temps (souvent une année)

Source : « L’éradication du paludisme dans les villes d’Afrique : un futur possible ? » - Institut de Recherche pour le Développement.