En Afrique, les médicaments efficaces n’atteignent pas les patients



En Afrique, peu de patients atteints de paludisme reçoivent les traitements efficaces qui existent pourtant. C’est le constat alarmant dressé par MSF (Médecins Sans Frontières), quatre ans après que l’OMS ait recommandé aux pays de passer aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT). En 2005, près de 40 pays ou territoires africains ont adopté les ACT comme protocole national. Mais plus de 70% d’entre eux ne mettent pas, ou peu, cette politique en oeuvre. Plusieurs obstacles s’opposent à cette mise en œuvre : manque de volonté politique et de ressources financières et humaines ; manque de formation du personnel médical ; pénurie de ACT d’une qualité garantie ; pas d’accès à des tests de diagnostic rapides par les travailleurs de la santé ; faible accès aux soins en général. En Ouganda, où le paludisme est la principale cause de mortalité, il a fallu un an entre la signature d’une donation du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (organisme international de financement mobilisant des ressources publiques et privées pour la mise en œuvre de projets pour la santé) et l’arrivée des doses ACT dans les centres de santé publics. En Guinée, en 2005, l’absence de financement pour l’introduction d’ACT a conduit les autorités sanitaires à poursuivre l’utilisation de chloroquine, pourtant inefficace. En Éthiopie, en 2005, c’est le gouvernement qui fait preuve de réticence à distribuer les millions de doses de traitement ACT, pourtant reçues par le pays ! Aujourd’hui, après quelques problèmes d’approvisionnement, les firmes pharmaceutiques produisent des ACT. De nouvelles combinaisons à doses fixes seront disponibles à la fin 2006. Celles-ci présenteront des avantages évidents pour les patients, notamment avec un nombre réduit de cachets à prendre. Il n’y a donc aucune excuse pour ne pas agir dès aujourd’hui. Source : d’après http://www.msf.ch/Campagnes.168.0.html