Les causes de la crise alimentaire de 2005 au Niger



La crise du Niger ne ressemble en rien aux famines d'Éthiopie (1984) ou d'Angola (2000) liées à la guerre.
La nourriture abonde dans les marchés, mais reste inabordable pour la quasi-totalité de la population. « La faim n'est pas uniquement liée à la sécheresse ni aux invasions de criquets de I'année 2004 », répètent les ONG. Dans un pays où 60% de la population vit avec moins d'un euro par jour, les causes du désastre sont nombreuses : démographie galopante (huit enfants par femme), paupérisation (le fait de devenir plus pauvre) due à la réduction des surfaces arables (terres cultivables), analphabétisme généralisé (85% de la population), pratiques culturelles (sevrage précoce du premier enfant, alimentation non diversifiée), manque d'accès à I'eau (50% des Nigériens ne disposent pas d'eau propre).
Á ces maux s'ajoutent I'absence de subventions, la spéculation des marchands qui profitent de la crise pour stocker et faire encore monter les prix. Et, bien sûr, des mauvaises récoltes.
En octobre 2004, le PAM (Programme alimentaire mondial) lance un premier appel à l'Union européenne et la France, dans l'indifférence générale. D’après Nicolas Delesalle, Télérama, 28 septembre 2005.