Le problème de l’aide internationale au Niger



L’ONU et d’autres observateurs ont signalé que le sud du Niger sombrait dans une crise dès novembre 2004 à la suite d’une mauvaise récolte due à la sécheresse et aux acridiens. Le mois suivant, le Gouvernement nigérien avait lancé un appel d’urgence pour 78 000 tonnes d’aide alimentaire, avec le concours du Programme alimentaire mondial (PAM).
Cet appel s’est heurté à un “silence quasi-assourdissant”. C’est seulement à la mi-juillet, lorsque la télévision britannique a diffusé des images d’enfants mourants que les donateurs ont enfin commencé à réagir. Le PAM a reçu plus d’annonces de contributions pendant les 10 jours qui ont suivi l’émission qu’au cours des huit mois précédents. “Il n’y a pas de quoi se réjouir du fait que le monde ne peut être touché que par des images montrant une souffrance insupportable”, s’est plaint le Directeur exécutif du PAM, James Morris. “Nombre des enfants qui sont apparus dans les reportages ne pouvaient déjà plus être sauvés.”
Afin d’assurer des interventions plus rapides visant à sauver des vies, M. Annan, Secrétaire général de l’ONU, a proposé de multiplier par dix le budget du fonds d’urgence des Nations Unies, en le portant à 500 millions de dollars. Il a également demandé que la communauté internationale redouble d’efforts pour lutter contre les causes à long terme de la famine. Á l’heure où 4 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire dans la région du Sahel en Afrique et où plus de 10 millions de personnes sont menacées en Afrique australe, ceux qui ont faim ne peuvent attendre. Source : d’après Michael Fleshman, Niger : une famine annoncée, Afrique Renouveau, n°19, 3 Octobre 2005.