Les insecticides chimiques



Les criquets pèlerins représentent une menace mortelle pour les populations d'Afrique : les essaims peuvent s'étendre sur plus de 40 Km et compter des milliards d'individus capables de ravager en quelques secondes toutes les cultures d'un champ.
Actuellement, les insecticides chimiques restent le moyen le plus courant pour lutter contre les criquets (lutte anti-acridienne). Au Niger, quand les essaims ont été localisés avec précision par GPS, les bidons d’insecticides sont acheminés par camions jusqu’à l’aéroport avant le lever du jour. On remplit alors les réservoirs des avions d’épandage : ceux-ci sont maintenant prêts à décoller et à pulvériser les insectes à l'aube.
L'insecticide pulvérisé « assomme » les criquets qui se mettent à voler dans tous les sens et mourront rapidement, dans les 24 ou 48 heures. Cet insecticide est dangereux pour la végétation, les cultures, le bétail et l’homme. D’ailleurs, les manipulateurs d'insecticides et les équipes de vol se soumettent régulièrement aux examens de sang pour contrôler une éventuelle intoxication. Pour cette raison, des recherches sont menées sur des insecticides et des agents de lutte biologiques, à action peut être plus lente mais qui ménagent l'environnement. Le phénylacétonitrile (PAN) est une hormone normalement responsable du phénomène de grégarisation des adultes, phénomène indispensable pour la formation des essaims. Or, chez les larves, le PAN interrompt ce processus de grégarisation : les larves reprennent alors leur comportement solitaire, perdent l’appétit, deviennent cannibales et se mangent entre elles. Le Green Muscle est un produit constitué par les spores d’un champignon naturel qui vont germer sur la carapace du criquet, envahir son organisme et le détruire de l’intérieur. Mortel pour les criquets, le champignon est totalement inoffensif pour les autres espèces. Les IGR sont des produits à base d’hormones régulatrices de croissance qui empêchent les larves de muer correctement. Ils n’ont aucun effet toxique direct sur les vertébrés et sont efficaces même après plusieurs semaines d’application. Le produit est disposé en bandes sur le trajet des criquets qui s’empoisonnent au passage.