Tous obèses ?



Cette montée de l’obésité (…) est particulièrement forte au sein des foyers modestes. Cruel paradoxe qui veut que moins on ait d’argent plus on prenne de poids. Une loi que l’on retrouve dans pratiquement toutes les régions du globe où, à partir d’un certain développement économique, ce sont finalement les moins riches et les moins éduqués qui deviennent à chaque fois le plus rapidement obèses. Seuls les très pauvres, échappent encore, faute de pouvoir assurer le minimum vital, à cette fatalité. Mais au prix de malnutritions encore fréquentes. L’obésité comme la malnutrition, une maladie de pauvres ? Cela peut surprendre, à première vue. Pourtant, force est de constater que ce ne sont plus les calories qui coûtent cher désormais aux ménages, mais bien la capacité de varier son alimentation. Faute de revenus suffisants pour acheter fruits et légumes, les ménages les plus modestes font provision de sucre, d’amidon, d’huile et autres aliments transformés, très énergétiques mais bon marché. (…) Un phénomène très marqué aux Etats-Unis, où les poches de grande obésité se confondent avec les îlots de pauvreté.
Source : extrait de « Tous obèses ? », Quai des sciences, DUNOD, mars 2006.