Un système de santé à deux vitesses



Les hôpitaux cinq étoiles se sont développés en Inde. (…) Des personnes du Royaume-Uni et d’autres pays trouvent en Inde des soins médicaux moins chers que dans leur propre pays et surtout, dignes de confiance. Alors que les meilleurs soins et équipements médicaux sont à la disposition des riches, pour l’homme du peuple, en particulier dans les villages et les petites villes, il n’y a pas de soins médicaux. Une étude nationale a montré que moins de 50% des centres médicaux de base ont une salle d’accouchement ou un laboratoire et moins de 20% ont le téléphone. Moins d’un tiers de ces centres ont des médicaments bon marché comme la vitamine B9*. (…) L’Inde demeure un pays très pauvre avec environ 44% de la population vivant avec moins d’un dollar par jour. Les 20% d’Indiens les plus pauvres ont des taux de mortalité, de malnutrition et de fécondité plus de deux fois supérieurs à ceux des 20% les plus riches. En effet, l’Inde a un des systèmes de santé les plus privatisés au monde avec moins d’un cinquième des dépenses consacrées à la santé venant du gouvernement. La Mission nationale de santé rurale représente un grand espoir. Menée dans 18 États du nord-est, elle est censée réduire la mortalité maternelle et infantile et les maladies transmissibles. Une augmentation du budget de la santé est attendue. Il devrait passer de 0,9% du budget national à un niveau compris entre 2 et 3%. La Mission promet un plan de santé rurale conduit par des membres des communautés villageoises en partenariat avec des sages-femmes et des « anganwadi workers** ». Elle doit aussi employer dans les villages près de 300 femmes qui seront chargées des remèdes simples et d’une information aux familles sur l’eau, l’hygiène, la grossesse, l’accouchement. (…)
* une carence en vitamine B9 peut entraîner anémie, troubles digestifs et neurologiques ou des anomalies de développement du fœtus chez les femmes enceintes.
** personnes chargées de visites médicales, de prévention et de vaccination.
Source : d'après Usha Rai, The Tribune India, Chandigarth, 24 septembre 2005.