Zones protégées : une demande plus internationale que locale



Face à la mondialisation et au fait que l’on pouvait envisager de mettre en coupe réglée, à son service, l’ensemble de la planète, d’autres voix se sont élevées pour que l’on pense la préservation de l’environnement avec une perspective également mondiale. […] Les organismes multilatéraux du système onusien et les grandes ONG internationales (WWF, Greenpeace, TNC …) ont donc développé des campagnes d’information et des politiques de dons et de prêts particulièrement avantageux pour convaincre les gouvernements nationaux de préserver ces espaces de réserve.
L’intérêt pour l’avenir de la biodiversité tropicale était déjà apparu dans toute sa force au Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro, en 1992, qui avait mis en avant deux idées fortes : améliorer la vie des pauvres aiderait aussi à la préservation de l’environnement et prendre soin de l’environnement profiterait aux générations aussi bien présentes que futures. Cette vision a débouché sur l’élaboration de « programmes intégrés de développement durable et de conservation des forêts ». Ceux-ci associent les aires protégées et des activités de développement, menées à proximité. […] Comme les budgets des Etats, même avec le renfort des agences et des ONG internationales, ne suffira manifestement pas à assurer le fonctionnement de tous les parcs et réserves, l’idée s’est fait progressivement jour de tenter de trouver des ressources financières à travers la valorisation économique. Une voie possible est la certification, la vente de produits extraits de certaines aires protégées (les autres devant demeurer intactes) à des prix supérieurs à ceux du marché, à la condition qu’ils soient produits dans des conditions écologiquement et socialement contrôlées par des organismes extérieurs et impartiaux. L’autre est le développement de l’écotourisme, qui ne « vend » que la beauté des régions concernées […].
Source : Neli Aparecida de Mello et Hervé Théry, « Entre les fronts de développement, les initiatives pour la préservation de l’environnement de la Grande Amazonie », Problèmes d’Amérique latine n°60, printemps 2006 (p.18 à 21)