La culture du soja et ses conséquences



Traditionnellement, l’élevage de bétail a été identifié comme la cause principale de la déforestation de l’Amazonie, mais aujourd’hui la culture du soja occupe la deuxième place, presque à égalité. A l’heure actuelle, les deux facteurs conjugués ont provoqué le déboisement de 80 millions d’hectares de terre au Brésil (ce qui équivaut approximativement à 10 % de la superficie totale du pays). Durant l’année 2003, le CIFOR (Centre international de recherche forestière) a rendu public un rapport qui […] a révélé qu’entre 1997 et 2003, les exportations de viande brésilienne ont quintuplé et qu’en 2003, pour la première fois, la croissance de la production de bétail brésilien – 80 % se trouvant en Amazonie - était destiné à l’exportation.
Simultanément, depuis la crise de la fièvre aphteuse en 2001, le soja s’est converti chaque fois plus en l’ingrédient de base de l’alimentation du bétail en Europe et aux États-Unis, et un important volume de la production de soja du Brésil est exporté en Europe - en 2003, les exportations de soja ont représenté 6 % du produit intérieur brut (PBI) du Brésil. […] La culture du soja en Amazonie a été à l’origine de la déforestation croissante […]. Comme l’explique Philip Fearnside, membre de l’Institut national de recherche sur l’Amazonie à Manaus, au Brésil : « Les producteurs de soja provoquent directement un certain degré de déboisement. Mais leur impact sur la déforestation est beaucoup plus grand dans l’utilisation des terres, des savanes et des forêts de transition, qui obligent les éleveurs de bétail et les agriculteurs « nomades » à pénétrer encore plus dans la forêt. La production de soja promeut aussi politiquement et économiquement la construction de projets d’infrastructure, qui accélèrent la déforestation provoquée par d’autres acteurs. ».
[…] Les violations des droits humains suite à l’expansion de l’élevage de bétail dans les Etats amazoniens de Mato Grosso, Rondônia et Pará sont graves, spécialement par rapport aux peuples indigènes et aux paysans sans terre. Il y a eu un long conflit entre les peuples indigènes et les éleveurs qui ont envahi leurs terres. Dans la majorité des cas, les éleveurs gagnent les luttes, en grande mesure en raison de corruption et de la protection politique dont ils bénéficient et l’utilisation de la violence. Source : Emily Caruso pour l’association CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde), juillet 2005- http://www.cadtm.org/article.php3?id_article=1549