L’érosion des ressources génétiques



L’agriculture est confrontée à une érosion de ses ressources génétiques : moins d’espèces, moins de variétés et de races, moins de diversité au sein des variétés et des races. L’agriculture moderne est comme une vaste pyramide inversée, elle repose sur une base dangereusement étroite. Sur près de 250 000 espèces végétales cultivables, 7 000 à 8 000 espèces ont été cultivées au cours de l’histoire. Depuis la fin du XXe siècle, 150 espèces seulement assurent près de 75 % de notre alimentation. Dans le même temps de nombreuses espèces locales sont sous utilisées et disparaissent alors qu’elles sont vitales pour l’alimentation des populations des pays pauvres. Pour conserver la biodiversité des espèces cultivées deux stratégies ont été mise en place : une conservation de nombreuses plantes cultivées dans des exploitations agricoles ; et des banques de gènes par conservation de semences. Ces ressources phytogénétiques sont essentielles pour la sécurité alimentaire mondiale actuelle et future, de manière directe (diversifier les espèces cultivées), et indirecte (ressources génétiques pour améliorer les espèces cultivées). Sur les 50 000 espèces de Mammifères et d’Oiseaux connues, 15 espèces seulement représentent plus de 90 % des animaux d’élevage. Au cours des quinze dernières années, 300 des 6 000 races d’élevages recensées par la FAO ont disparues. Deux races disparaissant en moyenne par semaine, surtout des races locales des pays pauvres, or elles sont mieux adaptées à leur environnement : elles consomment moins de fourrage, résistent mieux aux contraintes climatiques, aux parasites et maladies. L’utilisation de ces animaux permettrait d’adapter les agroécosystèmes aux contraintes locales pour assurer les besoins alimentaires des populations. Ces races sont aussi une ressource de gènes pour améliorer les espèces de l’élevage intensif. Des programmes de conservation d’espèces et de races menacées ont été mis en place, soit par conservation « sur site » chez des éleveurs, soit par stockage de cellules reproductrices et d'embryons. Il convient donc de conserver l’agrobiodiversité pour assurer demain à l’humanité une production alimentaire mieux adaptée aux exigences régionales donc ne reposant pas uniquement sur quelques espèces.
Sources :
www.inra.fr/
www.fao.org/
www.crdi.ca/semences/
www.brg.prd.fr/index.php