La démocratie participative et ses limites



La démocratie participative est très présente à Villa el Salvador. Depuis la fondation de cette ville du Pérou avec laquelle Rézé (France), Amstelveen (Pays-Bas) et Santa Coloma de Gramenet (Espagne) sont jumelées depuis 1991, les habitants prennent part aux décisions politiques. De plus, il existe une volonté gouvernementale de renforcer la démocratie participative, notamment par la planification et le budget. Il s'agit pour les habitants de décider de la part d'investissement prise en charge par la ville. « Le budget participatif doit répondre au plan de développement des dix ou quinze ans à venir », explique Mariana Llona, chef de projet urbain à l'organisation non gouvernementale péruvienne Desco, et correspondante de Rezé pour Villa el Salvador.
L'ONG, financée par la coopération internationale, travaille dans plusieurs domaines (éducation, logement, économie locale) et participe au chantier de la démocratie participative. « Il existe une forte tradition d'organisation à Villa. Par exemple, la distribution quotidienne d'un verre de lait aux enfants, femmes enceintes et personnes âgées, est entièrement gérée par des comités d'habitants, essentiellement des femmes. Du coup, quand on organise des ateliers de préparation du budget participatif, les gens répondent très rapidement », ajoute Mariana. Le système comporte toutefois ses faiblesses : les habitants qui prennent part aux réflexions sont en grande majorité issus de l'élite intellectuelle. De plus, leur participation comporte des risques. Par exemple, ils peuvent être tentés de défendre leurs intérêts au détriment de l'ensemble de la population. Le trottoir devant chez soi ayant tout de suite une importance démesurée. La nécessité de les former et de les informer sur le fonctionnement de la ville (le niveau de pauvreté, les impôts...) est apparue. Elle sera l'enjeu des prochaines années.