Le Plan bleu de Lyon



Après un siècle d'abandon progressif de ses fleuves et de leurs berges, renouer une relation ville-fleuve n'est pas un vain mot pour le Grand Lyon. L'adoption en 1991 d'un Plan Bleu (schéma d'aménagement des berges de la Saône et du Rhône) réactualisé en 1998 est l'une des illustrations de cette volonté. La première version avait trois objectifs affichés :
- développer les activités nautiques de toute nature,
- aménager les berges pour les mettre à la disposition des habitants,
- préserver et restaurer le caractère naturel et patrimonial des berges.
Il a ainsi permis la concrétisation d'actions pour faciliter la navigation de plaisance (haltes fluviales, rampes de mises à l'eau,...), l'accueil d'activités récréatives (pistes cyclables, zones de loisirs,...), et la construction d'un partenariat spécifique pour les projets-nature autour de ces « espaces bleus ». Une dynamique a été lancée et la seconde version témoigne d'une réflexion élargie afin d'intégrer pleinement les fleuves dans l'urbanisme du Grand Lyon.
Elle envisage la démarche de reconquête et de valorisation des fleuves sous trois grands aspects :
- l'écologie, la protection des paysages et la mise en valeur du patrimoine naturel. L'environnement, associé à la qualité de vie, ne peut pas occulter aussi les risques liés aux inondations, aux pollutions.
- le rapport des fleuves avec les hommes. Ce sont les continuités (piétonnières, cyclistes,...), les organisations urbaines et les usages (plaisance, tourisme,...), dont il s'agit alors. Obstacles à franchir, les fleuves sont également un élément essentiel de liaison, de convivialité, de relation entre les quartiers.
- la dimension « économie du fleuve ». Supports d'activités économiques, les sites fluviaux ont fortement évolué depuis plusieurs années. Au transport de marchandises, se sont ajoutés le tourisme fluvial, les loisirs nautiques,... Pour répondre à ses enjeux, le Plan Bleu a souhaité s'inscrire dans un rôle moteur en fédérant les initiatives locales et intercommunales, tout en respectant les options prises par les communes. En résumé, les objectifs du Plan Bleu de coordination des efforts, de planification des actions et des financements pour développer la ville sur la base de son patrimoine fluvial ont été partagés en suscitant un consensus du côté des élus. Dans la mouvance du Plan Bleu, plusieurs projets de grande envergure ont ainsi pu voir le jour sur le territoire du Grand Lyon.
Dans le secteur encaissé et sinueux du Val de Saône, on recherche à faciliter la pratique de la plaisance et des sports nautiques. Des chemins piétonniers sont prévus sur les berges et une attention particulière est accordée à l'Ile Barbe. L'objectif recherché dans le Secteur Rhône amont, avec la coulée verte allant de Miribel Jonage au Parc de la Tête d' Or, est la conservation des espaces naturels. Les secteurs du Rhône et de la Saône situés à l'intérieur de la partie dense de l'agglomération sont marqués par l'emprise urbaine. La coupure avec l'eau y est prononcée. Les atteintes aux berges sont causées par les murs liés à la construction des quais, par de la voirie et surtout par des parcs de stationnement. Les principaux aménagements dans ce secteur concernent les péniches (bateaux-logements), les embarcadères des bateaux de voyageurs (croisières sur le Rhône ou la Saône), les aménagements des quais et des bas ports (plantations, promenades, aménagements paysagers et éclairage). « La réintroduction de la nature dans la ville constitue une tendance forte de l'urbanisme contemporain et les berges fluviales jouent un rôle essentiel dans ce genre de programme. Dans le cas de Lyon, les projets en cours incluent des plantations d'arbres sur les voies de circulation et sur les quais, ainsi que la création d'un parc sur le site du confluent ». Source : d'après J. Bethemont et A. Vincent, Revue de Géographie de Lyon, 1998 et fleuve-rhone.com