Lyon et ses banlieues :
des disparités économiques et sociales



L'agglomération lyonnaise n'échappe pas aux défis que posent les déséquilibres urbains, la crise des banlieues et la tendance à la marginalisation de certaines populations de nos sociétés. La ville cristallise les ruptures sociales et les tensions liées aux mutations économiques et au marché du travail, qui se répercutent sur la vie quotidienne des populations les plus modestes (problèmes d'emploi, de réussite scolaire, de formation, de qualité de vie, d'intégration de communautés étrangère, insécurité.....). Un exemple de cette rupture : la ville de Lyon et les communes huppées de l'ouest lyonnais se sont enrichies entre 1982 et 1991, à mesure que les banlieues les plus déshéritées s'appauvrissaient (étude INSEE 1995). Lyon est l'agglomération française où l'écart entre le centre et la périphérie s'est le plus creusé, juste devant Bordeaux et Paris.


Entre banlieues exclues et banlieues intégrées


On distingue aujourd'hui deux sortes de banlieues dans l'agglomération lyonnaise : les banlieues « exclues » et les banlieues « intégrées ».
Certaines banlieues dites « exclues » résultent de la simple création de logements d'urgence pour des gens que la ville a « rejeté ». Les interventions dans les quartiers défavorisés ont pris une importance nouvelle. Depuis 1990, vingt-trois sites ou quartiers sont qualifiés de sensibles et cumulent les handicaps sociaux et urbains et environnementaux. Leurs situations géographiques engendrent parfois des problèmes d'ordre quotidien, comme les nuisances acoustiques qui, en moyenne, sont supérieures au seuil défini comme acceptable. Au total, on compte 45 000 logements HLM, environ 500 logements en copropriété et plusieurs milliers d'anciens logements.
En revanche, les banlieues « intégrées » sont des banlieues assez indépendantes qui regroupent une certaine catégorie sociale (classes moyennes et aisées). Ces banlieues se développent à proximité des nouveaux sites économiques de l'Est pour ses potentialités foncières. On peut noter la présence de réseaux de sociabilité, d'une population jeune et d'un accès favorisé par les infrastructures importantes. Ces quartiers sont aussi des lieux de développement social, économique, culturel, porteurs d'une richesse et d'un potentiel d'initiatives qui leur permettre de contribuer au développement de leur cité. Face à ces déséquilibres, un programme de requalification urbaine est engagé depuis 2000. Il porte sur vingt-trois quartiers prioritaires qui se répartissent sur treize communes. La population représente environ 18% de la population de l'agglomération. Ces quartiers concentrent près de 16% des résidences principales de la Communauté urbaine et 40,5% des logements locatifs sociaux et de nombreux logements en copropriétés dont la plupart sont qualifiés de fragiles ou dégradés.
Les actions en cours concernent aussi bien l'habitat, que les espaces publics, le développement économique et les commerces, l'accompagnement social, les transports en commun ou la voirie. Par exemple, cela se traduit à Vaulx-en-Velin par un volet urbain avec la réalisation de rues commerçantes, l'amélioration des voies de circulation, la requalification des espaces publics, l'implantation de logements intermédiaires, la réhabilitation de l'habitat, la restructuration des quartiers, le développement des lignes de transports en commun ; et d'autre part, un volet social qui vise a développer les activités économiques et commerciales de la ville, les infrastructures scolaires et les services publics. Mais il reste encore du travail pour réduire de façon significative les écarts de pauvreté, de développement et de qualité de vie entre tous ses habitants, y compris dans Lyon intra-muros, où l'on note également de nombreuses disparités entre quartiers. Sources : d'après le Grand Lyon et un article de l'Humanité daté du 5 avril 1995.