Le choix du site du troisième aéroport parisien



La construction d'un troisième aéroport dans le grand bassin parisien, en plus de Roissy et d'Orly, est un vieux serpent de mer de l'aménagement du territoire. Envisagée depuis 1990, elle est réclamée par la Direction générale de l'aviation civile en raison de l'accroissement de trafic aérien. Les habitants des communes proches des aéroports parisiens, qui se plaignent de plus en plus des nuisances sonores occasionnées par le trafic, soutiennent le projet. Après plusieurs années d'études, le gouvernement Juppé avait décidé en 1996 de construire le troisième aéroport sur le site de Beauvilliers (Eure-et-Loir). Contesté par les écologistes et les riverains, ce choix avait été remis en question par le gouvernement Jospin en 1997. Finalement, le Premier ministre a relancé le projet en octobre 2000, estimant qu’une troisième plate-forme « apparaissait nécessaire » après l'accident du Concorde. Après six mois de concertation et de rencontres à Paris et en province, la DUCSAI (Démarche d'utilité concertée pour un site aéroportuaire international) a arrêté début septembre une liste de huit communes pour l'accueil de la nouvelle infrastructure. Le site de Chaulnes (dans la Somme, près d’Amiens), devrait être retenu. « C'est un site qui a des atouts », selon le ministère des Transports. Situé à 115 km au nord de Paris, non loin de l'autoroute A1, Chaulnes sera relié à Paris, Bruxelles et Londres par le TGV. Lionel Jospin doit cependant tenir compte des réticences d'Yves Cochet*. Opposé au projet comme l'ensemble de ses amis écologistes, le ministre Vert juge cette décision « prématurée ». La crise actuelle du transport aérien après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis a renforcé les arguments des écologistes. Afin de diminuer le trafic aérien en Ile-de-France, le ministre de l'Environnement a proposé plusieurs mesures alternatives : le transfert du trafic fret de Roissy à Vatry (Marne), le développement des aéroports de province et l'accélération du programme de TGV européens. *Yves Cochet : Ministre de l’environnement. Source : article du Nouvel Observateur, 15 novembre 2001