Orly, un développement stoppé à partir de 1997



L’aéroport d’Orly, ouvert en 1961, situé à 14 km au sud de Paris, a vu sa vocation évoluer avec la montée en puissance de celui de Roissy CDG qui l’a dépassé en trafic dès 1993. Soumis à une limitation du trafic à 250 000 créneaux par an, à un couvre-feu nocturne et à la stratégie d’Air France axée sur le développement de son hub sur Roissy CDG, il voit son trafic, qui a atteint un maximum de 27 mppa (millions de passagers par an) en 1996, stagner autour de 25 mppa depuis 1997. Il est ainsi passé en 10 ans de la troisième à la huitième place en Europe pour le trafic passager. C’est le seul cas en Europe de l’arrêt brutal du développement d’un grand aéroport. C’est aujourd’hui essentiellement un aéroport domestique : 75 % des mouvements concernent des vols à l’intérieur de l’hexagone. De même, 85% des passagers y sont français.
La concurrence liée à la dérégulation du trafic aérien en Europe et la multiplication de navettes vers certaines villes de province a entraîné une forte baisse de l’emport moyen sur l’aéroport. La stagnation du trafic passagers sur l’aéroport et la délocalisation de l’essentiel des activités fret vers Roissy a eu un impact économique direct : entre 1990 et 2000, l’aéroport a perdu environ 4 200 emplois. En 2001, il y a une augmentation sensible de l’emploi (+ 4 % par rapport à 1999/2000), due essentiellement aux recrutements dans le transport aérien avant le 11 septembre et dans le secteur de la sécurité après cette date.
Orly, apprécié par les usagers, proche de l’agglomération et très bien situé par rapport au marché (puisqu’une grande part de la clientèle vient de Paris, de l’ouest et du sud parisien) pourrait à l’évidence avoir un rôle plus stratégique au service de l’économie régionale. La libération possible de créneaux et le report de trafic domestique vers le rail avec le développement du réseau TGV national pourrait permettre de faire évoluer sa vocation, tout en respectant le plafonnement des mouvements justifié par sa forte insertion en milieu urbanisé. Source : IAURIF, L’impact socio-économique des aéroports franciliens - Rapport final. L’analyse du trafic aérien, Janvier 2003