L’aménagement touristique de Saly et de la Petite Côte

et le développement durable



La Petite Côte est devenue un espace convoité, mais fragile. Le secteur sud de Saly étant saturé, la tendance est à l'exploitation de Saly Nord. Les infrastructures élémentaires nécessaires au développement touristique ont dû être créées de toutes pièces par la SAPCO* sur financement de la Banque Mondiale : une dizaine de routes bitumées, 12 km de lignes électriques, 10 km de conduites d'adduction d'eau potable, 5 km de conduites d'eaux usées et une station d'épuration. Les eaux usées traitées par cette dernière sont utilisées pour l'arrosage des espaces verts. La création de cette multitude d'hôtels est à l'origine de l'implantation d'un des plus grands villages artisanaux et d’un important centre commercial à Saly.
Sur le plan social, ces aménagements ont généré des emplois au sein des populations locales. Ces aménagements ont également profité à l'électrification ainsi qu'à l'arrivée de l'eau potable dans plusieurs villages environnants. Ils ont également permis aux populations locales de bénéficier de structures médicales modernes et proches de leur habitation. Du point de vue environnemental, des études ont été mises en pratique avec le reboisement (900 000 arbres à Saly). Cependant, les aménagements de la Petite Côte ne sont pas sans créer des problèmes. Certaines espèces animales ou végétales ont disparu laissant la place à des poches littorales exposées à l'érosion ou à des lagunes en voie de disparition. Mais l'impact le plus visible est la consommation considérable d'espace, qui aboutit à une logique de conflit. Ainsi, la mise en place du complexe touristique de Saly a consacré la « spoliation » des terres agricoles villageoises. Nous suggérons un certain nombre de recommandations : - l'aménagement du littoral devrait s'accomplir suivant une politique de préservation des écosystèmes, ce qui consisterait à déterminer des espaces boisés, à définir des espaces classés ou des réserves et à faire respecter l'inaliénabilité du Domaine Public Maritime ;
- il faudrait réussir à insérer ces aménagements dans une approche intégrée avec la participation des différents acteurs et en harmonie avec les éléments du milieu ;
- appliquer un zonage spatial pour bien délimiter les aires d'activités et de loisir ;
- il faut faire respecter les dispositions juridiques sur les écosystèmes naturels, le suivi de l'impact des aménagements sur l'environnement, l'économie et le social. Le tourisme bien pensé peut jouer un rôle positif dans une politique de préservation du milieu, voire dans la quête d'un développement durable. * Société d’Aménagement et de Promotion touristique de la Petite Côte. Société financée à 98% par l’État sénégalais. Source : d’après UNESCO. Rapport « Développement durable et aménagement touristiques sur la petite côte (côte sud) du Sénégal » Sous la direction de Gorgui Ciss (enseignant à l’Université de Dakar)