Pékin : quand les réseaux de transport courent après la ville



Il y a d'une part les voies rapides radiales d'entrée et de sortie de ville reliées aux portes et d'autre part les boulevards périphériques qui se succèdent à partir du boulevard périphérique initial et originel, à savoir la voie d'enceinte de la Cité interdite au cœur géométrique et symbolique de Pékin ; notons qu'aujourd'hui, Pékin est en train de construire son sixième périphérique ! (…) Dès la fin des années 1970, l'usage de la bicyclette s'est généralisé dans les pratiques de mobilité à Pékin au profit des premiers soubresauts de l'émancipation de l'individu. (…) Face à la généralisation de la bicyclette, les autorités municipales ont répondu par des aménagements appropriés : des voies de droite réservées aux cyclistes ; la première voie cyclable « en dure » à Pékin voit le jour en 1980…Ces aménagements de la voirie ont participé à la mise en place de ce qu'on pourrait appeler un « réseau bicyclette », un réseau constitué non seulement par les voies cyclables mais également par la densité des réparateurs de bicyclettes et des parcs de stationnement aménagés aux bouches de métro. D'une certaine façon, le « réseau bicyclette » est le premier réseau universel à Pékin ; c'est-à-dire le premier réseau de transport ouvert à tous et qui fournit une accessibilité quasi totale. (…) Le réseau automobile a progressivement supplanté, en l'intégrant, le « réseau bicyclette » (…) Le système automobile a d'abord eu tendance à s'imposer sur le réseau routier de façon exclusive, quasi monopolistique : l'espace viaire est rapidement devenu un espace pour la circulation motorisée rejetant les autres modes de transports plus lents. (…) Si la motorisation des déplacements a répondu, d'une certaine manière, à l'adaptation des besoins de mobilité aux nouvelles dynamiques urbaines, il n'en demeure pas moins que, jusqu'à aujourd'hui, elle a entraîné des difficultés de gestion particulière ; ces difficultés – embouteillages, insécurité routière, etc. – les autorités de Pékin en ont pris conscience : face à une approche quantitative des réseaux (faire circuler le maximum de véhicules dans les rues), une approche qualitative est en train d'émerger. Source : DOULET Jean-François : Pékin : quand les réseaux de transport courent après la ville ; conférence au FIG de St Dié, 2005,
http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_2005/doulet/article.htm